Pelouses calcicoles (6210*)
Description
Formations végétales herbacées se développant sur des sols calcaires relativement superficiels et filtrants, pauvres en éléments nutritifs et dans des situations ensoleillées. Selon les cas, le substrat peut apparaître, surtout sur les pentes fortes, ou être complètement occulté par la végétation. Ces pelouses ont, pour la plupart, une origine agropastorale et ont été façonnées par le pâturage de chèvres et de moutons. Elles figurent parmi les habitats ouverts les plus riches en espèces (notamment en orchidées) et il n’est pas rare d’y dénombrer plus de cinquante espèces de plantes sur dix mètres carrés.
Dans le cadre du projet
Dans la zone du projet, les pelouses calcicoles sont principalement situées dans la vallée de la Haute-Meuse et ses affluents, tant du côté français que du côté belge. On en trouve également dans une moindre mesure dans le sud de la Gaume, également de chaque côté de la frontière. Au total, c'est environ 104 hectares de cet habitat que l'on retrouve actuellement dans la zone du projet. L'objectif est d'en restaurer 70 hectares dont 15 hectares de nouvelles acquisitions.
Quelques espèces caractéristiques
La végétation typique de ces pelouses calcicoles va varier en fonction de la pente et de l’épaisseur du sol.
Ainsi, les graminées et les laîches forment le fond de la végétation des pelouses plus riches. Lorsqu’elles sont encore en bon état, elles sont accompagnées d’une grande diversité d’orchidées (Orchis militaire, Orchis singe, Orchis bouc, Ophrys abeille, Ophrys mouche, Ophrys frelon, Homme-pendu, etc.), de gentianes (Gentiane croisette, Gentiane germanique, Gentiane ciliée), du Cirse acaule, de la Centaurée scabieuse, de la Scabieuse colombaire, de la Primevère officinale, du Sainfoin et de bien d’autres espèces encore. Lorsqu’elles s’enfrichent, elles peuvent contenir des espèces de lisière comme le Trèfle moyen, l’Orchis pourpre ou encore la Réglisse sauvage.
Les pelouses xériques sont caractérisées par des graminées et des laîches (Brome dressé, Laîche humble, Seslérie, etc.), des sous-arbrisseaux (Thym précoce, Hélianthème des Apennins, Germandrées petit-chêne et des montagnes, Fumana couché), l’Ail à tête ronde, l’Anémone pulsatille, la Globulaire, la Véronique prostrée, le Lin à feuilles étroites, l’Épiaire dressée, l’Oeillet des chartreux, etc. Lorsqu’elles s’enfrichent, ces pelouses peuvent abriter également le Géranium sanguin, l’Aster linosyris, la Phalangère à fleurs de lis, le Fraisier vert, le Dompte-venin, le Buplèvre en faux, le Libanotis des montagnes, etc.
Les pelouses rupicoles hébergent la Seslérie, la Fétuque des rochers, la Fléole de Boehmer et diverses espèces très rares comme l’Armoise champêtre, l’Armoise blanche, l'Oeillet de Grenoble, la Lunetière, le Lychnis visqueux, l’Aster linosyris. Seuls le Buis (localement), le Cotonéaster vulgaire et le Rosier pimprenelle peuvent s’installer dans ces stations extrêmes.
Notons enfin que ces pelouses abritent une incroyable diversité d'insectes (lépidoptères, coléoptères, hétéroptères, diptères, hyménoptères, etc.) comme le très rare Flambé.